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Résistance non-violente
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GORLEBEN - BURE LUTTES FRATERNELLES
Article mis en ligne le 27 mai 2012
dernière modification le 29 octobre 2023

Du 4 au 9 avril 2012 un groupe de 30 personnes venues de tous les coins de la France, et en majorité des alentours de Bure, s’est rendu à Gorleben, dans la région du Wendland, en Allemagne, en solidarité avec les opposants au projet d’enfouissement de déchets radioactifs HA et MA-VL.

Là-bas comme ici on nous promet les mêmes merveilles : sureté des installations pour les travailleurs, les riverains et l’environnement, absence de faille, préservation des générations futures, création d’emplois, re-dynamisation économique de la région...

Pourtant là-bas comme ici l’argent coule à flot pour faire passer la pilule...

Là bas, comme ici, la police surveille et fiche les opposants.

Là-bas comme ici le site n’a pas été choisi pour les caractéristiques de son sous-sol, mais pour des raisons politiques, sociales et économiques.

LA MINE « EXPLORATOIRE » DE GORLEBEN

Qu’est ce que le projet de Gorleben ? Des centaines de kilomètres de galeries en cours de creusement à 933 mètres sous terre dans un gisement de sel inexploité jusqu’à maintenant, destiné à accueillir des milliers de tonnes de déchets HA et MA-VL*.

Le site de Gorleben est choisi dès 1977 pour des raisons purement politiques : le village est situé en RFA dans une petite enclave dans la RDA, à seulement 2 kilomètres de la frontière avec l’Allemagne de l’est. En cas d’accident plus de 70% de la population touchée par les radiations aurait été ressortissante de l’ancienne république communiste...

Si aucun type de sous-sol ne peut être adapté pour l’enfouissement de matières restant radioactives pour des centaines de milliers d’années, celui de Gorleben bat des records de dangerosité.

En effet l’expérience de Asse, site d’enfouissement allemand situé à une centaine de kilomètres de Gorleben, montre que le milieu salin est catastrophique pour l’enfouissement. Dès 1970 des fuites radioactives y ont été diagnostiquées par l’exploitant dans le plus grand secret. Dans cette ancienne mine de sel, quelques 126.000 fûts contenant des déchets faiblement ou moyennement radioactifs ainsi que 11 kg de plutonium sont « entreposés » à plus de 700 mètres de profondeur.

Il aura fallu attendre juin 2008 pour que l’affaire soit révélée au grand jour. Un peu tard hélas puisque à cette époque ce ne sont pas moins de 12.000 litres d’eau par jour qui s’infiltrent dans la mine.

Malgré cette expérience dramatique et le fait que l’enfouissement en milieu salin à Gorleben soit au programme depuis une trentaine d’années, aucune étude n’a été faite sur l’effet des rayonnements sur le sel... Signalons au passage qu’à son ouverture Asse n’était officiellement qu’un site d’expérimentation ! Aujourd’hui les déchets de Asse doivent être évacués en urgence et en totalité car la structure géologique ne tiendra plus longtemps. La facture estimative est de 4 milliards d’euros, ce qui donne le vertige mais ne pèse pourtant pas bien lourd à coté des risques humains qui seront pris pour évacuer ces déchets. Un détail « amusant » concernant ce site : l’ANDRA* (l’agence qui gère le projet d’enfouissement à Bure) se gargarise sur son site web d’avoir participé aux recherches à Asse dans les années 70... Il est vrai que si la catastrophe de Asse a fait la une des journaux allemands les médias nucléophiles français ne se sont pas pressés de relayer l’info.

Autre particularité du site de Gorleben, une poche de gaz a été découverte sous le gisement de sel l’année dernière.

A quelques mètres du futur centre d’enfouissement une zone de stockage temporaire de surface a été créé en 1983, pour accueillir les déchets nucléaires destinés à être enfouis à Gorleben – tous les CASTOR de retour de La Hague s’y trouvent. Aujourd’hui, les valeurs limites d’émissions de radioactivité définies par la loi allemande sont dépassées à proximité de ce site. Pourtant il faut bien garder en tête que ces valeurs ne définissent pas un seuil de dangerosité mais plutôt le compromis fait par les pouvoirs publics entre l’intérêt économique et le danger infligé aux riverains. En matière d’irradiation il n’y a pas de seuil minima : toute dose de radiation a un impact sur la santé humaine.

Signalons enfin un détail sordide à propos de la surveillance des taux de radiations autour du centre de stockage : les mesures prises pour définir le niveau de la radioactivité naturelle sur le site ont été effectuées en 1986, juste après Tchernobyl...

LA CAMPAGNE « GORLEBEN 365

Cette campagne est à l’initiative de deux groupes « X-tausend mal quer » et « KURVE Wustrow ». Elle a commencée le 14 août 2011 et durera jusqu’au 13 août 2012. Le but est de bloquer de manière non violente pendant un maximum de jours l’accès au chantier et ceci afin de montrer jour après jour l’opposition à ce projet, avec des groupes et des thèmes différents et variés.

Chacun peut initier une idée de blocage et l’organiser. Ainsi on peut fêter son anniversaire devant les grilles ou encore tenir un marché avec ses produits maraîchers et agricoles,organiser un ciné drive-in, venir chanter avec sa chorale ou tourner un film avec son propre scénario… Toutes les idées sont les bienvenues. À ce jour, une quarantaine de blocages ont eu lieu depuis le mois d’août 2011. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu une semaine de rencontres et d’actions francophone au Wendland du 04 au 09 avril 2012. ....

Pour d’autres infos sur ces quelques jours d’échanges (bilan et actu de l’arrêt du nucléaire en Allemagne, énergies renouvelables au Wendland, projets nés de ces rencontres, etc) rendez-vous sur

http://burezoneblog.over-blog.com/