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Résistance non-violente
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Driss Abou Khaliss
Abdul Ghaffar Khan (1890-1988)
Article mis en ligne le 16 août 2019
dernière modification le 31 août 2021

Abdul Ghaffar Khan découvre la non-violence en s’inspirant de la vie du Prophète de l’islam et en rencontrant Gandhi. Cette découverte l’amène à révolutionner la lutte des Pachtouns. Ce peuple, aujourd’hui géographiquement situé en Afghanistan et au Pakistan, était animé par la violence et la vengeance à l’encontre de l’occupant britannique. Abdul Ghaffar Khan se sert de l’honneur guerrier qui unit les Pachtouns pour les amener à la pratique de la non-violence au service de leur lutte. Il souhaite créer une armée sans armes, mixte, entraînée professionnellement : les Serviteurs de Dieu. Véritable institution qui aura son propre Hymne, sa Charte et son Serment. Les colons britanniques ont torturé les Patchouns non-violents. Des centaines de martyrs sont morts.

« Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n’étendrai pas vers toi ma main pour te tuer : car je crains Allah, le Seigneur de l’Univers ». Le Coran, la Table 5

 Comme tout musulman pieux, Abdul Ghaffar Khan, « fils d’un chef respecté, ressentit durant sa jeunesse un appel religieux personnel à servir Dieu en élevant son peuple grâce à la réforme sociale et à l’éducation. Né en 1890 à Utmanzai — non loin de Peshawer, en Inde sous l’occupation britannique — il en vint à être très connu comme un réformateur d’une intégrité totale, un homme qui écoutait et comprenait son peuple. Il fonda la première école non britannique dans sa région. Plus tard, il alla à pied de ville en ville et travailla avec des villageois pour construire des latrines, pour creuser des puits, pour enseigner l’hygiène et pour fonder des écoles supplémentaires que dirigeaient et où enseignaient des diplômés de son académie de départ( 2) ». « Quand j’étais jeune, disait Abdul Ghaffar Khan, j’avais des tendances violentes. Le sang chaud des Pathans coulait dans mes veines. En prison, je n’avais d’autres occupations que la lecture du Coran. J’ai aussi lu la biographie de Mohammed, sa passion pour la patience et son engagement pour le service aux autres. J’avais lu ces textes dans ma jeunesse mais je les relis maintenant avec la lumière de la lutte gandhienne contre l’occupant britannique. Enfin quand j’ai rencontré Gandhi, j’ai saisi sa pensée non-violente et son projet constructif. Ce qui a pour toujours bouleversé ma vie (3). »
Nous pensons que le fondement du message coranique est la base qui a aidé à appréhender la portée de la non-violence gandhienne et sa mise en pratique par Abdul Ghaffar Khan. Cette approche coranique lui a permis de métamorphoser les grands violents que sont les Pachtouns en non-violents, sous forme d’une armée désarmée non-violente comme l’Histoire n’en a jamais connue.

« Il n’y a rien de surprenant à voir un musulman ou un pathan comme moi, écrit Ghaffar Khan, souscrire au credo de la non-violence. Ce n’est pas une nouvelle croyance (4) », « sauf, ajoute-t-il, que nous l’avions oublié jusqu’à son adoption par Gandhi (5) ».
En 1940, quand les nazis occupaient Paris, le parti du Congrès avait discuté comment réagir au cas où l’envahissant occuperait aussi l’Angleterre. Ce fut la première fois depuis 25 ans de luttes non-violentes que le principe de la non-violence fut mis à l’épreuve au sein même du parti. Nehru. Patel et tous les fondateurs du mouvement non-violent ont nié non seulement la paternité de Gandhi mais aussi la possibilité du principe de la non-violence luimême de préserver leur liberté d’un ennemi extérieur.
Ainsi, le parti du Congrès avait-il conclu à l’impossibilité de poursuivre jusqu’au bout le gandhisme (6).

Abdul Ghaffar Khan trouvait que la non-violence est un antidote pour l’opprimé avant qu’elle soit une arme contre l’oppresseur. La portée philosophique de sa doctrine stipule que si la non-violence gagne l’esprit de l’homme, et surtout de l’opprimé, il sera immunisé contre toute provocation ennemie et contre toute violence. Abdul Ghaffar « ne se préoccupait en fait pas de l’oppression britannique mais de la violence qui hante le Pachtoun et l’esprit de vengeance qui l’habite. Il a trouvé que la politique de la non-violence gandhienne possède une force telle qu’elle habite et forge de nouveau l’humeur du Pachtoun, le transformant en une force positive et efficace sans rien ôter à son activisme (7) ». « Quant à moi, insiste Ghaffar, la non-violence est devenue un remède à tout mal qui habite mon entourage (8). »

La place de la femme

Nous signalons que Abdul Ghaffar Khan avait une vision très ouverte et très révolutionnaire sur les devoirs de la femme musulmane. Ce point mériterait d’être développé plus largement via l’importance du rôle de la femme pachtoun dans la lutte non-violente de l’armée des Serviteurs de Dieu. Mais la limite et le but visés par cet article modeste ne m’ont permis d’aborder cette question que dans le sens qui démontre l’attachement absolu et par conviction coranique d’Abdul Ghaffar Khan, au principe de la non-violence. Je peux dire cependant, qu’en raison du sens islamique de la non-violence que développe Ghaffar au sein de son action non-violente, il poussa les femmes pachtouns à sortir de derrière la « burqa 9 » et à prendre part dans la société, aux luttes et aux résistances civiles non-violentes contre l’occupant britannique. 

Les Pachtouns, « serviteurs de la violence » !

Il est intéressant ici de noter que les Pachtouns, « qui vivaient dans la province frontalière du nord-ouest de l’Inde britannique […] faisant partie d’une vague confédération d’environ soixante tribus de taille variable, habitant de vastes zones dans ce qui est devenu le nordouest du Pakistan et l’Afghanistan, les Pachtouns forment aujourd’hui l’une des plus grandes communautés tribales actives dans le monde, avec une estimation de quatorze millions de Pachtouns vivant au Pakistan et sept millions et demi en Afghanistan (10) ». Ils étaient depuis longtemps élevés dans un milieu ancré dans la violence, et « s’étaient forgé une réputation d’habileté dans les arts à la fois de la guerre et de la violence interpersonnelle( 11) ». Dès la prime enfance, on forge l’inconscient de l’enfant pachtoun sur l’amour de la tribu à travers la négation de soi de manière presque absolue. « Il s’avère, souligne Eknath Easwaran, le moyen unique pour apprendre deux choses considérées comme les deux arts nobles dans la vie des Patchouns, à savoir comment tuer et comment périr. Suite à quoi il devient un vrai Pachtoun. Ce qui lui assure une fin violente. Ce à quoi il aspire [c’est nous qui soulignons] (12) ».

L’histoire nous raconte que la stratégie militaire britannique fut d’envoyer périodiquement des expéditions dans les villages pachtouns pour battre, emprisonner ou tuer des Pachtouns, parfois par milliers, parce que leur résistance acharnée empêchait les Britanniques de contrôler totalement la région.
Abdul Ghaffar Khan a senti que le sens de l’honneur des Pachtouns pouvait être utilisé non seulement pour combattre et tuer mais également pour affronter une armée hostile avec courage et sans arme. Pour lui, c’était une forme d’honneur supérieure. Dans ces discours de village en village, il prêchait aux gens :

«  Je vais vous donner une arme telle que la police et l’armée seront incapables de se dresser contre elle. C’est l’arme du Prophète. Mais vous n’en avez pas conscience. Cette arme est la patience et la vertu. Aucune force sur terre ne peut lui résister… Quand vous rentrerez dans vos villages, dites à vos frères qu’il y a une armée de Dieu, et que son arme est la patience. Demandez à vos frères de rejoindre l’armée de Dieu. Supportez toutes les épreuves. Si vous pratiquez la patience, la victoire sera à vous (13). »

Avec une armée sans armes

Après quelques années, l’armée non-violente ghaffarienne atteint le miracle non-violent. Tous les Indiens, hindous et musulmans, ainsi que les militaires britanniques, étaient surpris du courage, de la force, de la motivation et de la discipline non-violents des Serviteurs de Dieu. Yanus écrit : « Le Pachtoun, dit Nehru exprimant son étonnement, qui aime son fusil plus que son enfant ou son frère, qui accorde peu de prix à la vie et ne se soucie pas de la mort, qui venge la moindre offense à la pointe de l’épée, brusquement devenu le plus courageux et le plus patient des soldats de l’Inde (14). » Gandhi remarque que pour de tels hommes, « qui auraient tué un être humain sans y prêter plus attention que s’ils avaient tué un mouton ou une poule », le fait « d’avoir déposé les armes et d’avoir accepté la non-violence comme l’arme supérieure semble presque un conte de fées (15) ».
Tendulkar souligne que les Serviteurs de Dieu firent exploser « le mythe selon lequel la non-violence ne marche qu’avec ceux qui sont déjà pacifiques (16) ».

Pour Eknath Easwaran, « l’idée d’une armée nonviolente entraînée professionnellement et fondée sur le modèle militaire constitue un des moments de l’histoire de la non-violence au même titre que la décision spontanée de Gandhi, le 11 septembre 1906, de combattre la législation discriminatoire de l’Afrique du Sud à travers la résistance passive (17) ».

En 1929, en effet, naquit, pour la première fois dans le monde, une armée non-violente composée de femmes et d’hommes. Ils s’affublèrent du nom de Serviteurs de Dieu et « sont devenus ainsi, avec leur leader Abdul Ghaffar Khan, la première armée professionnelle non-violente dans l’histoire (18) ». Abdul Ghaffar Khan « raconte qu’à un certain moment il y avait plus de cent mille Khudai Khidmatgars (Serviteurs de Dieu) dans le seul district de Kohat (19) ». 
Cependant « la liberté fut leur devise, et le service leur but( 20) ». Ils portèrent des chemises de couleur rouge, ne s’inspirant d’aucune idéologie, mais connaissant la facilité de les teinter, à faible coût, et sachant en plus qu’elles ne se salissaient pas vite, à tel point qu’ils sont connus jusqu’à nos jours sous le nom de « Les Chemisiers rouges ». Ils prêtèrent, signèrent et apprirent ce que nous appelons le « Serment de la non-violence », la « Charte de la non-violence » et l’« Hymne de la non-violence » ghaffariennes.

 Le « Serment de la non-violence » ghaffarien

En effet, en quelques mois l’armée ghaffarienne a recruté plus de 500 non-violents volontaires « venant en masse des diplômés des écoles que Abdul Ghaffar Khan avait fondées plus tôt. Même les observateurs critiques de l’engagement non-violent d’Abdul Ghaffar Khan ont reconnu que l’approche non-violente était devenue rapidement populaire et que, “alors que le monde observait avec stupéfaction”, il “convertissait des centaines de milliers […] à cette croyance” (21) ». La condition de l’adhésion à cette armée non-violente volontaire, selon Robert C. Johansen (22), se résume dans dix articles qui englobent la philosophie du principe de non-violence et la stratégie de l’action non-violente musulmanes selon la philosophie gaffarienne. La recrue pachtoun doit prêter serment comme suit :

Je suis un Serviteur de Dieu, et comme Dieu n’a besoin d’aucun service, mais que servir sa création, c’est le servir, je promets de servir l’humanité au nom de Dieu.
Je promets de m’abstenir de la violence et de la vengeance.
Je promets de pardonner à ceux qui m’oppriment et me traitent avec cruauté.
Je promets de m’abstenir de prendre part à des querelles et à des disputes et d’entretenir l’hostilité.
Je promets de traiter tout Pathan comme mon frère et mon ami.
Je promets de m’abstenir de coutumes et de pratiques antisociales.
Je promets de vivre une vie simple, de pratiquer la vertu et de m’abstenir du mal.
Je promets de pratiquer les bonnes manières et un bon comportement et de ne pas mener une vie d’oisiveté.
Je promets de consacrer au moins deux heures par jour au travail social 23 et, je n’attendrai
aucune récompense pour mes services. Je serai sans crainte et prêt à tout sacrifice (24).
 »

Robert C. Johansen signale qu’« un Pachtoun ne pouvait pas prêter un tel serment à la légère, car quelqu’un ne pouvait rompre sa parole sans perdre sa propre intégrité. Un serment engageait une personne à l’honorer au prix de sa propre vie (25) ». Easwaran confirme justement, lui l’ Indien hindou qui a vécu aux côtés des musulmans pachtouns, « que prêter serment pour un Pachtoun c’est quelque chose de très important et très grave. Ce n’est pas facile qu’un Pachtoun prête serment. Une fois prêté le serment, celui-ci ne reviendra jamais dessus. Même son ennemi le jugera sur ce qu’il a juré (26) ». Et il est significatif de remarquer avec Easwaran que « la non-violence est le fondement du serment de la communauté non-violente (27) », alors que « cette non-violence n’a pas visé seulement l’ennemi britannique mais aussi la violence qui règne dans la vie quotidienne de Pachtouns (28) ».

 « Charte de la non-violence » ghaffarienne

En plus de ce serment qui englobe les moyens et les fins non-violents que vise Abdul Ghaffar Khan par son action, le soldat pachtoun recruté volontairement doit signer la « Charte non-violente » suivante (29) :
J’engage mon nom avec honnêteté et sincérité pour devenir un vrai serviteur de Dieu.
Je sacrifierai mes biens, ma vie et mon confort pour la liberté de ma nation et de mon peuple.
Je ne prendrai jamais part à des factions, des haines ou des jalousies avec mon peuple. Et je serai aux côtés de l’opprimé face à l’oppresseur.
Je ne deviendrai membre d’aucune autre organisation rivale, et je ne m’engagerai pas dans une armée.
J’obéirai fidèlement à tous les ordres légitimes de tous mes officiers à tout moment.
Je vivrai conformément aux principes de la nonviolence (adam tashaddud).
Je servirai à l’identique toutes les créatures de Dieu, et mon objectif sera de parvenir à la liberté de mon pays et de la religion.
Je vérifierai toujours que ce que je fais est bien et bon.
Je ne désirerai aucune récompense quelle qu’elle soit pour mon service. Tous mes efforts viseront à satisfaire Dieu, et non à me montrer ni à obtenir quelque chose (30). »

À partir des recrues volontaires qui ont prêté le Serment et signé la Charte de la non-violence ghaffariennes, Ghaffar Khan « fonda un corps d’officiers, répartit les membres en pelotons et enseigna aux recrues la discipline militaire de base, qui n’était pas associée à l’utilisation des armes. Ils faisaient des manœuvres de type militaire et devaient obéir à leur chef aussi longtemps que les ordres des officiers étaient “légitimes” (31). L’appartenance à l’armée de Dieu était volontaire, et même les officiers assuraient leurs services sans rémunération. Les femmes étaient également recrutées et jouaient un rôle important. La discipline sur la question de la non-violence était absolue : les chefs n’autorisaient aucun mélange de tactique violente et de tactique non-violente. Les personnes convaincues de violer un quelconque aspect du serment étaient exclues sur le champ. [c’est nous qui soulignons] (32) ». Et comme dans le système militaire, les soldats de l’armée des « Serviteurs de Dieu » portaient des galons, avaient un drapeau tricolore, une fanfare, évoluaient dans les grades, marchaient en rythme entre les collines et les montagnes en chantant leur « Hymne de la non-violence ».
a non-violence des Serviteurs de Dieu

Ainsi, selon Johansen, « parce que l’ Inde était la plus grande source de richesse de l’empire britannique et que les Pachtouns habitaient le point de passage terrestre vers l’Inde à travers la Passe de Khyber, les intérêts dans cette région étaient extrêmement importants. Les Britanniques étaient déterminés à tenir la région à n’importe quel prix, comme le montrent plus de cent expéditions militaires punitives envoyées là-bas durant la période de leur pouvoir colonial (33) ».

Abdul Ghaffar Khan raconte que les Britanniques « les parquaient dans des courants d’eau glacée en hiver, les contraignaient sous la menace des fusils à se dévêtir en public, confisquaient les biens, brûlaient les champs au moment de la récolte, répandaient du pétrole sur le blé engrangé pour fournir la nourriture aux habitants pendant l’hiver et saccageaient des villages entiers (34) ». Pourtant, « même s’ils devaient endurer les humiliations, la prison (35), la flagellation, la destruction de leur maison et les exécutions collectives, ils refusèrent courageusement d’abandonner leur liberté même si leur persévérance signifiait pour beaucoup la mort (36) ». Les militants de l’armée des Serviteurs de Dieu, « subirent, souligne Johansen, l’une des répressions les plus sévères de tout le mouvement d’indépendance indienne [c’est nous qui soulignons] (37) ».

En effet, l’exemple de 1930 à Peshawar reste le plus dramatique exemple de courage non-violent des Serviteurs de Dieu. « Volontairement, ils affrontèrent les balles, alors que les troupes tiraient sans cesse sur la foule. Pour se donner du courage contre leurs adversaires armés, ils répétaient “Allahu Akbar, Dieu est grand”. Beaucoup tenaient le Coran à la main en allant vers la mort (38). » Les rapports sur le nombre des martyrs dans ce massacre collectif restent controversés. « Mais, selon Gene Sharp, ce sont environ plusieurs centaines de personnes qui furent tuées, et beaucoup plus blessées (39). »

Abdul Ghaffar « lui-même passa 15 ans dans les prisons britanniques au cours de ces années, souvent dans un enfermement solitaire (40) ». Ce qui lui valut de vivre, durant cette période de sa vie, « un jour de prison pour un jour de liberté (41) ».
Plus tard, Abdul Ghaffar Khan écrivit que la raison pour laquelle Londres ordonna à sa police et à son armée d’écraser les Serviteurs de Dieu est « que les Britanniques pensaient qu’un Pachtoun non-violent était plus dangereux qu’un Pachtoun violent (42) ». En effet, « les militaires britanniques s’en sortaient beaucoup plus facilement avec la violence tribale des zones montagneuses qu’avec la non-violence des Khudai Khidmatgars (43) ».

Abdul Ghaffar Khan ignoré

En 1988, à 98 ans, au bout de son exil en Afghanistan, Abdul Ghaffar Khan — le non-violent musulman, le fondateur des Serviteurs de Dieu — s’est s’éteint après 70 ans de lutte non-violente continue. Sa cause lui a valu au total 30 ans de prison, « souvent dans un enfermement solitaire (44) », et 7 ans d’exil. Ce qui fait dans sa vie une moyenne d’un jour de prison sur trois.

Après l’indépendance du Pakistan en 1947, le gouvernement chercha à éliminer totalement les Serviteurs de Dieu. Selon Ghaffar Khan il « en emprisonna ou tua au moins plusieurs milliers…, confisqua leurs biens, brûla leurs principaux bureaux et utilisa les mollahs musulmans pour discréditer Ghaffar Khan et ceux qui soutenaient les Khudai Khidmatgars (45) ». Le drame est que Ghaffar Khan et les Serviteurs de Dieu sont partout ignorés, non seulement au sein de la communauté non-violente non musulmane mais aussi au sein de la communauté non-violente arabo-musulmane !

Pardon à Abdoul Ghaffar Khan et aux Serviteurs de la non-violence ignorés.

 1) Étudiant-chercheur en philosophie ; auteur d’un Master 2 intitulé « La philosophie du principe de la non-violence dans la pensée islamique : étude critique » ; actuellement en rédaction d’une thèse portant sur « La philosophie de la résistance, de la défense, et de la dissuasion civiles non-violentes ». ; membre du Man Île-de-France.
2) Robert C. Johansen, né en 1940, docteur (PhD) en Sciences politiques (Université Columbia, 1968). Professeur d’études gouvernementales et internationales. Directeur d’études de 3ème cycle. Institut Joan B. Kroc pour les Études internationales sur la paix, Université Notre-Dame. Voir « Islam radical et nonviolence : une étude de cas sur la permission et la contrainte religieuses chez les Pachtounes ». Traduction de l’anglais par Saïd Ali Kousay, p. 6. Je souligne que toutes les références, issues de l’article « Islam radical et non-violence » sont prises de la traduction française non publiée de Saïd Ali Kousay.
3) A man to match his mountains, Badshah Khan, Nonviolent Soldier of Islam, Eknath Easwaran, 1ère édition 1987, p. 185. Je souligne là aussi que toutes les références, prises de la biographie « A man to match his mountains, Badshah Khan, Nonviolent Soldier of Islam » sont prises de la version arabe (signalée VA par la suite) réalisée par Wadia Ibrahim Aata, publiée par le Centre palestinien des études de la non-violence, Al-Quds, 282 p. (sans date de publication).
4) Ghaffar Khan, 1969, p. 231 ; Pyarelal, 1966, p. 32 ; cité par « Islam radical et non-violence », op. cit., p. 10.
5) A man to match his mountains VA, op. cit., p. 135.
6) A man to match his mountains VA, op. cit., p. 217.
7) A man to match his mountains VA, op. cit., p. 254.
8) Ibid., p. 254.
9) Voir « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 11. et aussi A man to match his mountains VA, op. cit., voir les pages : 138, 140, 148, 175, 219, 220.
10) Encyclopedia Britannica, 1994, vol. 9, p. 181. cité par « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 5.
11) « Islam radical et non-violence », voir p. 5.
12) A man to match his mountains VA, op. cit., p. 130.
13) Tendulkar, 1967, p. 129. Cité par « Islam radical et nonviolence », art. cit., pp. 7-8.
14) Yunus, 1947, p. x, cité par « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 13.
15) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 13.
16) Tendulkar, 1951, p. 292. Cité par « Islam radical et nonviolence », art. cit., p. 13.
17) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 7.
18) A man to match his mountains,VA, op. cit., p. 146.
19) Ghaffar Khan, 1969, p. 133, p. 146. cité par « Islam radical et non-violence », p. 13.
20) A man to match his mountains VA, op cit., p. 145.
21) Korejo, 1993, p. 49, cité par « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 7.
22) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 8. voir aussi A man to match his mountains VA, op. cit., pp. 146-147.
23) Ghaffar Khan, 1969, p.97, cité par « Islam radical et nonviolence », art. cit., p. 8.
24) Tendulkar, 1967, p.59. cité par « Islam radical et nonviolence », art. cit., p. 8.
25) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 7.
26) A man to match his mountains VA, op. Cit., p. 147.
27) Ibid., p. 147.
28) Ibid., p. 147.
29) Robert C. Johansen cité par « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 9.
30) Smith, 1943, pp. 258-259, cité par « Islam radical et nonviolence », art. cit., p. 9.
31) Ici il est fait référence à la règle jurisprudentielle islamique que je peux traduire par : « Il n’y a point d’obéissance à une créature en désobéissant au Créateur ».
32) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 10.
33) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 6.
34) Ghaffar Khan, 1969, pp. 143-145, cité par « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 13. Voir aussi A man to match his mountains VA, op. cit., p. 168.
35) Selon, Johansen, plus de dix mille furent enfermés dans la prison de Haipur pour la seule année 1932, voir op. cit. p. 13.
36) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 12.
37) Ibid, p. 12.
38) Ibid, p. 12.
39) Sharp, 1960, p. 110. cité par « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 12.
40) « Islam radical et non-violence », art. cit., p. 12.
41) Ibid, p. 12.
42) Cité par « Islam radical et non-violence », art. cit., pp. 12-13.
43) Ibid, p. 13.
44) Ibid, p. 12.
45) Ghaffar Khan, 1969, pp. 207-209, cité par « Islam radical et non-violence »,

Cet article est paru dans

Voir aussi :Performativity of Nonviolent Protest in South Asia (1918-1948)