Marianne Fritzen, „la grandmère du mouvement anti-nucléaire“ est morte le 6 mars, un mois avant son 92ième anniversaire. Sa mère était Alsacienne, son père Sarrois. Marianne grandit en Alsace, à partir de 1938 elle étudia au lycée de Hagenau et passa son bac en 1941 à Paris. A cause de sa double nationalité elle n’avait pas le droit de faire des études en France.
Après la fin de la guerre Marianne vécut à Berlin et en 1972 elle déménagea avec sa famille (sept enfants) vers Luechow, dans le Wendland, une région frontalière entre les deux états allemands.
Quand les projets de construire une centrale nucléaire à Langendorf / Elbe furent rendus publiques elle s’engagea pour la première fois contre l’industrie nucléaire
- la centrale n’a jamais été construite- et en 1973 Marianne participa à la fondation de la Bürgerinitiative Umweltschutz Luechow- Dannenberg (Initiative des citoyens pour la protection de l’environnement), dont elle fut la présidente jusqu’ en 1982.
A la fin des années 1970, Marianne fut une des fondatrices de la „Liste Verte“ en Basse Saxe, un précurseur du futur parti „Les Verts“. En 2000 Marianne quitta le parti en protestant contre le „consensus nucléaire“, que le gouvernement rouge-vert avait conclu avec les fournisseurs d’électricité. Juergen Trittin, le ministre de l’environnement essaya en vain de la convaincre de retourner au parti.
Jusqu’à un âge avancé, Marianne Fritzen a participé à chaque manifestation contre les transports „castor“ vers Gorleben. Elle participa avec enthousiasme en avril 2012 au blocage non-violent de l’accès au chantier du site d’enfouissement de déchets radioactifs. Marianne s’était alors réjouie que le blocage „francophone“ dans le cadre de Gorleben 365, une campagne d’actions de désobéissance civile, coïncidait avec la date de son 88ième anniversaire. Les participants français, venant de Bure et du reseau „sortir du nucléaire“ ont été étonnés de voir les agents de police eux-mêmes féliciter Marianne pour son jour de fête.